SAINT-JOACHIM HIER et AUJOURD'HUI

Le livre « Saint Joachim Hier et Aujourd’hui » est en vente au siège de l’association la Pierre Chaude rue Joliot Curie, tous les jours mardi et vendredi à partir de 14h.

Renseignements au : 02 40 88 45 91 ou au 02 40 88 40 94

 

Le blason de Saint-Joachim

Historique de notre Blason

 

Mme Le Maire, consta­tant que la commune de Saint Joachim ne possédait pas d'armoi­ries, demanda conjointement à la bibliothèque et à l'école Simone de Beauvoir de travailler sur un projet de création d'armoiries. En effet, aucun document communal, dessin, ou écrit n'évoquait d'armoirie pour la Com­mune.

Aujourd'hui à l'heure de la communication, les armoiries reviennent à la mode et de nom­breuses communes, par ce système simple et esthétique, espèrent créer des symboles de reconnaissance et d'appartenance.

Créer une armoirie pour une commune est une occasion de replonger dans son passé, de rechercher ses racines. Ensuite il faut choisir l'élément particulier ou au contraire, l'élément suffisamment ancré dans l'histoire de la commune pour avoir traversé allégre­ment plusieurs siècles.

 

L'armoirie doit intriguer celui qui le voit, être tout à la fois simple et esthétique.

L'héraldique communale est un symbole d'émancipation. Rassembler sous la même armoirie, des personnes venues d'horizons et de milieux différents, des jeunes et des moins jeunes, des anciens et des nouveaux venus, mais qui ont toutes un point com­mun : vivant dans la même commune et fiers d'y vivre.

Concernant notre commune, une réunion fut programmée en présence de Mr Boislève, spécialiste de l'héraldique, Mme Lesueur, professeur d'une classe de CM1/CM2 à l'école Simone de Beauvoir, des membres de l'Association La Pierre Chaude, reconnue pour ses connaissances historiques de la Commune, et la bibliothèque.

Après plusieurs concertations, et expertise de Mr Boislève, six projets seront finalisés et présentés à la population.

Après consultation de la population, les trois modèles les plus plébiscités ont été présé­lectionnés.

Ensuite, au conseil municipal de choisir le modèle définitif des Armoiries de la Commune de Saint Joachim.

Le Conseil municipal du vendredi 19 février 2010 a délibéré pour déterminer définitivement l'armoirie emblème de notre commune.

 

Il s'agit de ce dessin présenté ci-contre dont la description est la suivante:

 

« Parti:

Le 1/.D'or à la marque de canard de sable, coupé ondé d'azur.

Le 2/ .D'azur à une fouëne, posée en barre tenant entre ses dents une anguille, le tout au naturel, coupé ondé d'or.

Une couronne de mariée de fleurs d’oranger d'argent feuillée de sinople, posée en fasce, brochant en pointe sur la partition.

Au chef d'argent, chargé de sept mouchetures d'hermine de sable, posées 4-3, brochant sur le tout »

 

 

 

 

 

Après plusieurs concertations au sein de notre association, nous avons tenu d’un commun accord, de représenter sur le blason, une ou plusieurs activités du marais et ce fut la pêche à la fouëne et, ce qui est unique en France, les marques d’oies et canards en Brière.

Une autre activité a aussi marqué Saint Joachim, c’est la fabrication des fleurs d’oranger dont nous vous donnons quelques extraits de notre livre « Saint-Joachim Pays des Grandes Isles »

 

 

LA PÊCHE A LA FOUENE

La Brière est une des rares régions françaises où la pêche en eau douce a conservé autant d’engins. Engins imaginés par les ancêtres briérons et transmis de génération en génération. Les pêcheurs de 2000 y sont naturellement, très attachés.

 

La pêche à l’anguille est une spécialité en Brière. La « fouine » est un outil inventé spécialement pour cette pêche. Il s’agit d’une longue perche se terminant par une sorte de harpon, un trident à quatre ou cinq branches. Branches plates et dentelées ne laissant qu’un faible espace entre elles. La « fouine’» est utilisée en été lorsque les eaux ont baissé et que les anguilles sont paresseu­sement lovées dans la vase.

 

Elles restent néanmoins le plus souvent invisibles sous les eaux. La « fouine » est lancée avec vigueur dans la vase et coince l’anguille comme une fourchette des spaghettis. Cette pêche n’est pas très productive parce qu’elle est aveugle et qu’après une heure ou deux de lancer, le pêcheur voit inévitablement une irritation envahir la peau de sa main entre le pouce et l’index.

 

 

 

 

L’ATELIER DES FLEURS D’ORANGER MOYON- LAMBERT

 

Aujourd’hui, les couronnes de fleurs d’oranger n’évoquent que de vagues souvenirs du passé, qui n’ont guère de signification pour les jeunes générations.

Pourtant, ces fleurs connurent un succès international durant la "belle époque"  et cela jusque vers les années 1935.

Les femmes, plus précisément les Briéronnes ne portaient qu’une seule fois dans leur vie les couronnes de fleurs d’oranger : c’était le jour de leur mariage.

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Elles étaient ensuite soigneusement conservées sous des globes, disposées sur un coussin généralement de velours rouge.

De petits miroirs en forme de losange, agrémentés de fleurs en papier d’or, étaient placés tout autour de la couronne et venaient la mettre en valeur.

L’ensemble était posé sur une cheminée ou un buffet.

Ces globes sont le seul témoignage d’une époque jadis florissante.

Un atelier existait à Saint-Joachim. Notre fabrique briéronne exportait ses produits dans les grandes capitales d’Europe telles que Londres où les commandes étaient très importantes, Bruxelles, Saint-Pétersbourg (Leningrad), aux Etats Unis et même Constantinople (Istanbul).

 

 

ÉVOLUTION de L’ATELIER DE 1895 à 1958

 

C'est vers les années 1892, 1893 que Saint-Joachim connut la première fabrique de fleurs de cire qui était tenue par Mademoiselle Halgand. Les matières premières telles que les  "pieds de laiton", les pétales, les pistils venaient de Paris et étaient livrés "pêle-mêle".

En 1895, un dénommé Julien-Henri Mahé qui, de profession était marchand de vin, acheta le dépôt de fleurs de Mademoiselle Halgand pour le transformer en atelier, capable à lui tout seul, de confectionner les fleurs d’oranger.

Pour cela, il alla suivre un stage à Paris afin de se familiariser aux méthodes de cet artisanat. Par la suite, il devait élaborer ses propres modèles donnant ainsi une note briéronne à la fabrication des fleurs de cire.

Il conçut également un atelier de découpe attenant à l’atelier de fusion et un atelier de pistil et de montage, près du bureau de réception.

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Dans sa tâche, Henri-Julien Mahé fut aidé par ses neveux Emile-Henri et Pierre Moyon, dont le pseudonyme était "Moyon des fleurs". Il décéda le 6 février 1911 à 70 ans, laissant à sa famille le soin de poursuivre son œuvre. L’atelier qui, du vivant de son fondateur, s’appelait "atelier Mahé"  (1895-1911) devait prendre le nom d’ "atelier Moyon frères"  de 1911 à 1921.

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Monsieur Lambert redonna un nouvel essor à l’entreprise briéronne. A partir de 1924, elle travailla en accord avec un atelier de montage et d’enguirlandage situé à Rennes, 22 rue Poulain du Parc, pour la finition (agencement des couronnes) qui était effectuée auparavant à Saint-Joachim. De 1921 à 1935, le nombre d’ouvrières passa de 40 à 120.

 

Le 4 septembre 1935, un incendie provoqué par l’explosion d’un moteur à gaz détruisit les ¾ de l’établissement.

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Les ouvrières avaient un nom bien particulier correspondant à leur tâche : cireuses, colleuses...

De 1895 à 1911, Julien-Henri Mahé avait employé de 10 à 30 ouvrières qui, à l’époque, ne confectionnaient que la fleur de cire, faite d’un pied de laiton sur lequel s’enroulait un papier crépon, collé à la gomme arabique. L’ensemble était appelé "baguette". C’était le premier travail que chaque ouvrière devait savoir exécuter.

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A l’atelier de montage, les fleurs étaient ordonnées grâce à des machines à enguirlander, selon le goût des clients et de la mode qui prévalait dans chaque pays.

Les fleurs, après avoir été parfumées à l’orange, étaient agencées en bouquets, en couronnes ou en paniers.

Elles étaient ensuite disposées dans des cartons provenant d’une cartonnerie bretonne, puis expédiées à la gare de Montoir, par voiture à cheval, jusqu’en 1907 et par le C.M. (Compagnie du Morbihan) par la suite.

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Lorsqu’une ouvrière se mariait, elle avait droit à sa couronne.

Les années 1930-1935 constituèrent une étape charnière dans la vie de notre fabrique brièronne qui allait se moderniser quelque peu : les ouvrières travaillèrent au son de la musique ; il existait un poste de radio à l’atelier de montage et de pistil. La cloche installée à la porte d’entrée qui annonçait les heures d’embauche et de débauche fut remplacée par une sirène. Les lampes à pétrole cédèrent le pas à l’électricité. …..

Vers 1930, la fleur artificielle fit son apparition.

Les fleurs blanches prirent des couleurs : les feuilles devinrent vertes, les roses blanches, rouges ou roses et les pensées violettes... .

Les ventes étaient saisonnières et correspondaient à la courbe annuelle des mariages qui atteignaient un maximum au printemps et à l’automne. Cette loi cyclique favorisait ainsi une certaine constance dans la production.

La maison "Marion"  de Paris possédait aussi une succursale à Saint-Joachim dans un immeuble situé aux Levées-Ouïes. Elle était gérée par les demoiselles Philippe.

Une quinzaine d’ouvrières environ y travaillèrent, mais cette maison ne devait pas atteindre l’importance de l’entreprise Moyon.

L’arrivée de la fleur plastique provoqua la disparition de l’atelier Moyon-Lambert en 1958.